Festival DIRE
Temps fort consacré à la littérature performative, le festival DIRE fait cette année la part belle aux artistes et autrices de la jeune génération.
Les mots sont aussi affaire de corps. Le festival Dire ne risque pas de nous le faire oublier. Alors que la danseuse et chorégraphe Oona Doherty rapporte par le geste le quotidien des laissés-pour compte de la banlieue de Belfast, Rébecca Chaillon s’applique dans Carte noire nommée désir à mettre au jour le racisme structurel qui l’a longtemps fâchée avec son propre corps. L’occasion aussi, autour de la lecture des Lettres aux jeunes poétesses par leurs vingt auteures, de consolider la voie de la sororité.
> Festival DIRE, du 11 au 16 janvier à La Rose des Vents hors les murs à La Folie Wazemmes, Lille
-
Critiques
Molly Bloom
En adaptant pour Viviane De Muynck le monologue de fin d’Ulysse de James Joyce, le metteur en scène Jan Lauwers met en lumière l’étourdissante jeunesse d’un texte vieux d’un siècle comme celle de la comédienne qui le porte. Avec panache, gouaille et délicatesse, elle nous fait rapidement oublier qu'elle campe un personnage et qu'il ne s'agit pas d'une rencontre faite au hasard d’un comptoir ou de l’arrière-salle d’un pub. -
Portraits
Oona Doherty
Oreilles sensibles et dictaphone au fond du sac, la chorégraphe et danseuse Oona Doherty traque les cuirs tannés des rues d’Irlande du Nord. Elle en tire le matériel nécessaire à sa pièce Hard to Be Soft, qui révèle tout ce que Belfast compte de colère, de désir et d’épuisement.
-
Entretiens
Carte Noire nommée désir
Rébecca Chaillon a une certitude: chacun est au moins expert de sa vie. Puisque les scènes ne lui offraient aucune représentation d’elle-même, l’artiste formée au théâtre et au body painting en a fait l’objet de ses créations et a pleinement intégré à son vocabulaire tous les fantasmes qui collent à sa condition de femme noire. Sans retenue, sa dernière pièce de groupe, Carte Noire nommée désir, met à nu les corps et leurs vécus.
Aucun media disponible pour ce document.