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Scènes
Entre mouvement et installation vivante, Catol Teixeira se cherche en convoquant ses fantômes. Le temps d’un solo, l’artiste non binaire brésilien explore son corps trans pour en faire une archive politique vivante.
Dans From the Throat to the Dawn, l’Iranien Sorour Darabi plonge dans une nuit sans lune, lieu de toutes les ambivalences. À la lueur des bougies, il revendique un état transitoire éternel.
Des spectacles qui creusent les liens entre danse et musique ? On croyait avoir fait le tour. Sans révolutionner le genre, Voice noise du Flamand Jan Martens tranche dans le sensible. Sur une sélection de treize morceaux signés par des femmes, sa danse nous épargne l’illustration. À la place, elle agit comme un filtre pour mieux écouter.
Comment la danse savante occidentale représente-t-elle le non-humain ? La chercheuse Estelle Zhong Mengual et le pilier de la danse contemporaine française Jérôme Bel unissent leurs sciences dans un dispositif pédagogique. En joignant figures dansées et commentaire universitaire, ils entendent signer la fin d’un anthropocène des arts chorégraphiques.
Percevoir des signaux de la nature ? Composer avec eux ? La chorégraphe Yasminee Lepe s’y essaye dans le solo augmenté État végétal. Une installation vivante où la connexion avec le vivant se veut littérale, tangible.
En japonais, nakama signifie « compagnons ». Avec la camaraderie comme principe fondateur de sa compagnie ainsi nommée, l’enfant du break Saïef Remmide développe une pratique chorégraphique nourrie de métissages, des arts martiaux aux arts du cirque. Pour Complex-Us, sa seconde création, quatre corps accordent la grammaire de leurs disciplines respectives dans un maillage aérien.
Dans a Folia, le Portugais Marco da Silva Ferreira déplace une fête pastorale des siècles passés dans un club contemporain. Cet espace où les corps ont encore droit à la décadence, à l’extase et à la folie.
Le Ballet de l’Opéra de Lyon redonne vie à Canine Jaunâtre 3, « pièce fantôme » de Marlène Monteiro Freitas. Où, comme pour les Jeux Olympiques, l’ambiance sportive n’apaise pas les violences géopolitiques.
Dans cette pièce-déflagration que signe Maguy Marin en 2004, une tempête s’abat sur le plateau de danse. Vingt ans plus tard, elle ne perd rien en puissance et nous hurle aux oreilles : ça urge.