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Scènes
Des spectacles qui creusent les liens entre danse et musique ? On croyait avoir fait le tour. Sans révolutionner le genre, Voice noise du Flamand Jan Martens tranche dans le sensible. Sur une sélection de treize morceaux signés par des femmes, sa danse nous épargne l’illustration. À la place, elle agit comme un filtre pour mieux écouter.
Comment la danse savante occidentale représente-t-elle le non-humain ? La chercheuse Estelle Zhong Mengual et le pilier de la danse contemporaine française Jérôme Bel unissent leurs sciences dans un dispositif pédagogique. En joignant figures dansées et commentaire universitaire, ils entendent signer la fin d’un anthropocène des arts chorégraphiques.
Percevoir des signaux de la nature ? Composer avec eux ? La chorégraphe Yasminee Lepe s’y essaye dans le solo augmenté État végétal. Une installation vivante où la connexion avec le vivant se veut littérale, tangible.
En japonais, nakama signifie « compagnons ». Avec la camaraderie comme principe fondateur de sa compagnie ainsi nommée, l’enfant du break Saïef Remmide développe une pratique chorégraphique nourrie de métissages, des arts martiaux aux arts du cirque. Pour Complex-Us, sa seconde création, quatre corps accordent la grammaire de leurs disciplines respectives dans un maillage aérien.
Dans a Folia, le Portugais Marco da Silva Ferreira déplace une fête pastorale des siècles passés dans un club contemporain. Cet espace où les corps ont encore droit à la décadence, à l’extase et à la folie.
Le Ballet de l’Opéra de Lyon redonne vie à Canine Jaunâtre 3, « pièce fantôme » de Marlène Monteiro Freitas. Où, comme pour les Jeux Olympiques, l’ambiance sportive n’apaise pas les violences géopolitiques.
Dans cette pièce-déflagration que signe Maguy Marin en 2004, une tempête s’abat sur le plateau de danse. Vingt ans plus tard, elle ne perd rien en puissance et nous hurle aux oreilles : ça urge.
Dans un décor aux mille couleurs, Jeremy Nedd et les neuf danseur·se·xs du collectif sudafricain Impilo Mapantsula subvertissent les archétypes du western pour interroger nos rapports à la terre et à l’histoire.
Tutus longs de tulle blanc, envolées fantomatiques, regards au sol et bras croisés sur la poitrine : le personnage de Giselle, qui donne son nom au plus célèbre des ballets romantiques, hante le monde de la danse depuis près de deux siècles. Alors qu’en mai l’Opéra de Paris remet sur pied la version originale de 1841, Marie-Claude Pietragalla remixe ce mois-ci le classique du genre à la sauce pop à la Seine Musicale. Couronnes de fleurs sur la tête et seins presque nus façon Femen, trait de peinture qui court sur leurs yeux comme dans Black Swan, horde de danseuses-guerrières qui déboulent sur le plateau : l’ex-danseuse étoile conjugue sa version au pluriel sous le titre Giselle(s), assumant qu’elle n’est pas la seule à s’être frottée à la puissance de cette héroïne.