Les compositions de Julius Eastman sont à l’image de son auteur : sans concessions. Le morceau Evil Ni**er par exemple : vingt minutes de motifs à la frénésie hypnotique et parfois brutale. Pour l’artiste afro-américain, cette partition est une démonstration de la violence subie par les communautés queer et racisées aux États-Unis. Avec Bruits Marrons, Calixto Neto se plonge dans l’œuvre d’Eastman et imagine une pièce hommage à celui qui finira dans la misère, une vie haute en couleurs. Accompagné de six interprètes, le chorégraphe et danseur brésilien entre en dialogue avec cette figure phare de la lutte contre le racisme et l’homophobie et avec ses compositions, trop longtemps restées dans l’oubli. (AB)