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Arts
Qu’emporte-t-on avec nous lorsque l’on quitte sa terre d’origine ? Celle-ci disparaît-elle avec l’exil ? Avec l’exposition Darra-Zahra-Jabal à la Kunsthalle de Mulhouse, Younes Rahmoun met au point un univers sensoriel chargé de sa terre natale, le Rif, qui dessine un plan poético-scientifique pour retrouver sa maison quoiqu’il arrive.
Du contemporain dans un édifice vieux de 700 ans : profitant de ce décor chargé d’histoire, une douzaine d’artistes participent à la première exposition du château d’Aubenas, nouveau centre d’art ardéchois, pour en traquer les énergies occultes et leur redonner du souffle.
Alors que l’amnésie semble gagner une partie de l’électorat français qui plébiscite l’extrême-droite, son racisme et son sexisme constitutifs, après les trahisons successives de la « gauche » au pouvoir, le centre de la photographie de Mougins fait honneur aux militantes du Black Panther Party. Les images documentaires de Stephen Shames, d’une autre géographie et d’un autre temps, transmettent l’avant-gardisme toujours aussi criant du mouvement de libération des Afro-américains dans les années 1960 à 1980, porté essentiellement par des femmes.
« Où devons-nous aller, nous qui errons sur cette terre désolée, en quête du meilleur de nous- même ? » La plasticienne de 36 ans, Anna Solal, pourrait se poser la même question que Mad Max dans Fury Road. Dans son exposition Mille projectiles au Frac Occitanie, ses œuvres, des tableaux-sculptures qui agglomèrent esquisses, collages et objets du quotidien, nous confrontent une nouvelle fois à la morbidité d’un monde capitaliste qui mène tout droit au fascisme. Un vieux requiem pour les temps présents.
Été 1978, Californie, un stade rempli à craquer : le footballeur Jack Tatum percute Darryl Stingley de l’équipe adversaire – ce dernier reste paralysé à vie. Directeur de mouvement sur la nouvelle création de Matthew Barney, Secondary, le danseur et chorégraphe David Thomson incarne ce joueur au triste destin. Il décrypte ce sport ultra-violent toujours aussi populaire aux États-Unis.
Le Super Bowl, c’est du grand spectacle. En 2024, 123 millions d’Américains suivent les exploits de footballeurs mastocs s’entredéchirant pour un ballon. En performant la violence potentiellement fatale de ce sport national, Matthew Barney porte un regard critique sur ce trésor national, condensé de virilité et de prouesse, qu’il a lui-même longtemps pratiqué.
Avez-vous une bonne conduction osseuse ? Cela sera utile pour s’immerger dans la prose érotique d’Anne le Troter. Fabrication croisant le sonore et le végétal, sa Pornoplante – dont il existe une déclinaison jeune public – ne mâche pas ses mots mais s’écoute avec les dents.
Abordant les séquelles contemporaines de la traite négrière par la performance et l’archivage vidéo, Jeannette Ehlers propose un art savamment dosé : Souvent délicate, parfois provocante, elle dresse en creux le portrait d’un Danemark dont la mémoire coloniale est encore en construction.
Professionnelle dans l’art de briser l’insouciance avec une outrance kitsch, Nina Beier met en scène les objets de notre quotidien de manière à en révéler l’histoire économique et politique. Un parcours qui dessine une mondialisation sauvage dans le cœur du Capc de Bordeaux, installé dans un ancien entrepôt de marchandises coloniales.