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Arts
« Compétitivité », « croissance », « modernisation » : derrière la sainte Trinité du Medef, il y a des existences indexées sur leur « productivité » et leur « coût ». Avec son cycle ManutenSions, la commissaire d’exposition Élise Girardot invite des artistes à faire résonner les gestes des travailleur.ses dans le ventre de l’arc, scène nationale du Creusot, sans misérabilisme ni appropriation. Le second volet se fait l’écho des révoltes latentes, de l’usine au trottoir en passant par l’open space.
Plutôt que de multiplier les catégories pour mieux s’identifier, l’exposition collective in the hours between dawns à l’IAC de Villeurbanne fait le pari inverse : s’enfoncer dans les marges et leur opacité pour mieux s’affranchir des cases et des normes. Déambulation dans une nuit conquérante sur l’ordre social en vigueur.
Pourquoi préférer la joie commune et bruyante à la colère individuelle et silencieuse, dans un environnement politique qui donne envie de nous recroqueviller en position fœtale dans le lit ? C’est le défi que se donne le Palais de Tokyo avec Collective Joy, sa nouvelle exposition qui revient sur une histoire pas encore écrite : garder le sens de la fête avant et après la lutte.
Qu’est-ce qui nous autorise, êtres humains, à s’extraire de la nature pour mieux la contempler ou l’exploiter ? La séparation entre « nature » et « culture », entretenue par les dogmes chrétiens et capitalistes, a permis la création du « paysage » : cet espace naturel dessiné par l’activité humaine. Le Jeu de Paume nous invite à réévaluer ce concept à l’aune des crises contemporaines et du corps humain lui-même.
Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage. Le proverbe fait mouche concernant les femmes dans les sociétés patriarcales : si elles bronchent sous les violences qui leur sont faites, on dit qu’elles sont atteintes « d’hystérie ». L’artiste Laia Abril remonte les mécanismes politiques de ce diagnostic récurrent dans une installation en forme de pièce à conviction.
Et si la richesse tenait dans le creux d’une main ou d’un souvenir ? Entre transactions désintéressées, mythes et jeux de décalage autour de nos objets d’usage, le CAC Brétigny nous convie à une drôle de fête, pour repenser notre rapport aux biens en ces temps de précarisation de masse.
Aux origines de l’image en mouvement, Narcisse contemplant son reflet dans l’eau. L’élément liquide fournit donc un axe naturel à la cinquième édition de 25 arts seconde, cycle d’art vidéo au CWB. Des eaux salées ou douces, matricielles ou morbides comme le Styx : la métaphore aquatique irrigue tous les canaux du réel.
Le sens d’une œuvre n’est jamais figé, tant celui-ci dépend du contexte d’exposition. Avec Dirty Rains au Centre européen d’actions artistiques contemporaines de Strasbourg, on en fait directement l’expérience : les photographies de Marianne Marić et le travail conceptuel de Endre Tót n’ont a priori rien à voir et pourtant, leur mise en dialogue révèle une démarche anti-autoritaire commune défiant l’espace-temps.
Le pet parenting – considérer son chien comme son enfant – prouve que les frontières inter-espèces peuvent être fines. Et plus largement, créer une jungle dans sa cour d’immeuble, s’agenouiller devant un autel d’emojis ou faire comme si la pluie était noire, sont autant de réalités parallèles qui déplacent nos pratiques et nos relations avec le vivant. Un pas de côté immersif, à explorer au Transpalette de Bourges.