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Arts
Peut-on se marrer dans un monde monochrome ?, se demande Aline Bouvy. Pour son exposition Le prix du ticket, la Ferme du Buisson accueille un jardin aux sculptures polymorphes, à traverser en costume d'animal aquatique. La plasticienne belgo-luxembourgeoise, qui représentera le Luxembourg à la Biennale de Venise en 2026, invite à remettre en cause nos loisirs et les conditionnements qu’ils révèlent.
La crypte d’Orsay n’a de « crypte » que le nom : aucun défunt n’y repose. Seulement les femmes fantomatiques d’AurelK, qui rend hommage à la gent féminine à travers une série de portraits textiles dans son exposition Elles.
Des géant.es errent dans des paysages champêtres, se bécotent, récoltent des fruits sauvages. Autour, des paniers et des fleurs en céramiques. Au CACN, les peintures de Camille Bernard et les sculptures de Lena Gayaud nous immiscent dans un conte où la mélancolie la plus douce sécrète une inquiétude bien tangible.
Il y a une multitude de manières de faire le portrait d’un territoire mais le risque de l’essentialiser est toujours là. Avec Partitions sédimentaires, le photographe Alassan Diawara s’est immergé à Nîmes et ses environs pour en retirer des « portraits de famille » ambigus qu’il met en dialogue avec les œuvres de mémoires de Zineb Sedira. Ou comment transformer le cliché dépassionné en une expérience métaphysique.
Bassin de civilisations pour certains, frontière létale pour d’autres, ou les deux, la grande Bleue est à la croisée des enjeux politiques contemporains les plus brûlants et des légendes les plus ancestrales. À la Panacée, l’exposition Être Méditerranée met les pieds dans l’eau avec un ensemble d'œuvres produites par 22 artistes qui caressent ses rives, sans sacrifier à l'illustration, ni à l'essentialisme.
Qu’emporte-t-on avec nous lorsque l’on quitte sa terre d’origine ? Celle-ci disparaît-elle avec l’exil ? Avec l’exposition Darra-Zahra-Jabal à la Kunsthalle de Mulhouse, Younes Rahmoun met au point un univers sensoriel chargé de sa terre natale, le Rif, qui dessine un plan poético-scientifique pour retrouver sa maison quoiqu’il arrive.
Du contemporain dans un édifice vieux de 700 ans ? Profitant de ce décor chargé d’histoire, une douzaine d’artistes participent à la première exposition du château d’Aubenas, nouveau centre d’art ardéchois, pour en traquer les énergies occultes et leur redonner du souffle.
Alors que l’amnésie semble gagner une partie de l’électorat français qui plébiscite l’extrême-droite, son racisme et son sexisme constitutifs, après les trahisons successives de la « gauche » au pouvoir, le centre de la photographie de Mougins fait honneur aux militantes du Black Panther Party. Les images documentaires de Stephen Shames, d’une autre géographie et d’un autre temps, transmettent l’avant-gardisme toujours aussi criant du mouvement de libération des Afro-américains dans les années 1960 à 1980, porté essentiellement par des femmes.
« Où devons-nous aller, nous qui errons sur cette terre désolée, en quête du meilleur de nous- même ? » La plasticienne de 36 ans, Anna Solal, pourrait se poser la même question que Mad Max dans Fury Road. Dans son exposition Mille projectiles au Frac Occitanie, ses œuvres, des tableaux-sculptures qui agglomèrent esquisses, collages et objets du quotidien, nous confrontent une nouvelle fois à la morbidité d’un monde capitaliste qui mène tout droit au fascisme. Un vieux requiem pour les temps présents.