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Scènes
Hamlet, une femme d’aujourd’hui ? Il fallait au moins ça pour revisiter Shakespeare, selon Christiane Jatahy. Un geste fort qui manque pourtant d’un surplus de radicalité pour opérer un vrai reversement.
En japonais, nakama signifie « compagnons ». Avec la camaraderie comme principe fondateur de sa compagnie ainsi nommée, l’enfant du break Saïef Remmide développe une pratique chorégraphique nourrie de métissages, des arts martiaux aux arts du cirque. Pour Complex-Us, sa seconde création, quatre corps accordent la grammaire de leurs disciplines respectives dans un maillage aérien.
Huppert, Castellucci et Racine sont sur un bateau. Qui tombe à l’eau ? Les trois bien sûr, et avec joie. Entreprise inégale mais fertile, Bérénice met les curseurs du théâtre dans le rouge et exerce la tragédie sur nos sens, loin du texte, en tension entre le beau et le ridicule.
Dans a Folia, le Portugais Marco da Silva Ferreira déplace une fête pastorale des siècles passés dans un club contemporain. Cet espace où les corps ont encore droit à la décadence, à l’extase et à la folie.
Quelle famille est possible en dehors du lien du sang ? En rassemblant un quatuor de femmes autour d’une petite fille, Isabelle Lafon tente l’aventure sur une grande scène vide où s’exposent à la fois la fabrique du lien et celle du théâtre.
Dans cette pièce-déflagration que signe Maguy Marin en 2004, une tempête s’abat sur le plateau de danse. Vingt ans plus tard, elle ne perd rien en puissance et nous hurle aux oreilles : ça urge.
Dans un décor aux mille couleurs, Jeremy Nedd et les neuf danseur·se·xs du collectif sudafricain Impilo Mapantsula subvertissent les archétypes du western pour interroger nos rapports à la terre et à l’histoire.
Parait-il qu’on en n’a pas fini avec les œuvres créées en confinement. La rentrée littéraire à venir devrait en livrer une nouvelle fournée, annonce-t-on déjà. Mais cette tendance ne promet pas seulement le pire. Avec La Cachette, Baro d’Evel, livre bien plus qu’une simple restitution de cet isolement inédit. Spoiler alert : à deux, c’est toujours mieux.
Tutus longs de tulle blanc, envolées fantomatiques, regards au sol et bras croisés sur la poitrine : le personnage de Giselle, qui donne son nom au plus célèbre des ballets romantiques, hante le monde de la danse depuis près de deux siècles. Alors qu’en mai l’Opéra de Paris remet sur pied la version originale de 1841, Marie-Claude Pietragalla remixe ce mois-ci le classique du genre à la sauce pop à la Seine Musicale. Couronnes de fleurs sur la tête et seins presque nus façon Femen, trait de peinture qui court sur leurs yeux comme dans Black Swan, horde de danseuses-guerrières qui déboulent sur le plateau : l’ex-danseuse étoile conjugue sa version au pluriel sous le titre Giselle(s), assumant qu’elle n’est pas la seule à s’être frottée à la puissance de cette héroïne.