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Scènes
Si elle se pratique nu comme un verre avec des Nike blanches aux pieds, la danse de Wallace Ferreira et Davi Pontes n’en est pas moins une pratique d’auto-défense. Dans le troisième et dernier opus de leur cycle Repertório, le duo continue de représenter les expériences des corps queer et racisés et perfectionne sa méthode : une mise en scène d’une simplicité pure, un mouvement ultra sharp d’une rigueur infaillible.
Du guignol, du trash et du rose partout : c’est comme ça que Satoko Ichihara saccage le capitalocène et le patriarcat. Avec Kitty, la metteuse en scène japonaise caricature nos sociétés marchandes dans un manga théâtral désabusé. Improbable mais rafraichissant.
Trois temps : un court, un long et un court. Le rythme de la sarabande est reconnaissable entre mille. En partant de cette danse qui a marqué le baroque européen, Laura Simi et Erika Zueneli retracent l’histoire contemporaine de la discipline. Les deux chorégraphes italiennes en tirent une fresque décalée sur leur rapport au corps et à l’époque.
G7 ou Jet set ? Christophe Marthaler réunit des puissants, anonymes et burlesques, lors d’un Sommet où rien ne va. Dans une ambiance de chalet alpin, les lois de l’absurde chères au metteur en scène suisse-allemand mettent à nu la vacuité et l’isolement des « grands de ce monde ».
La chorégraphe Sharon Eyal est l’invitée de SYMBIOSIS — nouveau temps fort performatif du Palais de Tokyo. Après avoir ouvert les répétitions au public en janvier dernier, l’artiste et sa compagnie déploieront une chorégraphie inédite dans la Grande Rotonde du 12 au 22 juin, accompagnée d’une programmation musicale. Tout cela avant un autre rendez-vous dansé prévu en novembre : la nouvelle mouture de la pièce hypnotique Into the Hairy.
Un studio photo, une odeur de basilic, une fausse conférence : il n’en faut pas plus à l’artiste brésilienne Gabriela Carneiro da Cunha pour appeler à l’insurrection contre le saccage des rivières de son pays. Fruit d’un engagement de plus de dix ans, Tapajós clôt un cycle d’une grande intelligence politique sur la mise en danger du vivant.
Dernière sensation en date sur la scène européenne, Carolina Bianchi étrille la domination masculine dans le second volet de sa trilogie consacrée aux représentations de la violence. Une conférence performée XXL, drôle et très cadrée, dans laquelle la dramaturge affirme son art théâtral : maltraiter la scène pour l’aimer plus encore.
En 2015, La Comédie de Clermont lançait un projet au long cours avec une vingtaine de danseur·euses amateur·ices de plus de soixante ans. Dix ans après, le groupe qui, non sans humour, s’est baptisé « Lifting », a presque tout d’une compagnie. Thomas Lebrun leur taille un spectacle sur mesure avec Lifting d’amour, moment de danse aussi généreux que poétique où l’on célèbre le plaisir de danser à tout âge.
La métamorphose des plaques tectoniques s’observe-t-elle ? La chorégraphe Louise Vanneste y croit et modifie jusqu’à l’espace-temps de la scène pour rendre visible le mouvement des sols. Une forme certes classique pour un quintet à très grande échelle.