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Scènes
À Gaza, et désormais au Liban, l’horreur a un son. Par-delà la guerre des images, c’est par ce biais que l’artiste Lawrence Abu Hamdan aborde le conflit en cours au Proche-Orient dans deux performances présentées à Paris – Zifzafa et Air Pressure. Issu des arts sonores, le Jordano-Libanais, qui vit entre Beyrouth et Dubaï, a depuis longtemps orienté sa pratique vers un activisme politique de pointe. Selon lui, les preuves de violation des droits humains se trouvent aussi dans l’espace sonore. Engagé à la fois comme chercheur dans l’ONG Earshot, et par le passé comme expert lors d’auditions d’exilés libanais au Royaume-Uni, il répond aujourd’hui à Mouvement en tant qu’artiste et résident du Liban, alors que la situation sur place s’assombrit chaque jour.
Dans Skinless, installation performative signée Théo Mercier, deux corps s’étreignent au beau milieu d’une mer d’emballages. Une ode visuelle à la sensualité aliénée, qui pose une hypothèse : finira-t-on par s’aimer dans nos souillures ?
Musique, danse, arts plastiques : il y a de tout dans Dambudzo, l’installation performative qui a envahi le hangar des Chaudronneries en ouverture du Festival d’Automne. La chorégraphe zimbabwéenne nora chipaumire y orchestre une grande fête troublée par les luttes décoloniales. Mais dans quelle mesure le public y est invité ?
Verser sa bile au théâtre et outrer son monde : quoi de plus fun ? Si l’Espagnole Angélica Liddell a le monopole sur ce créneau, l’Argentine Marina Otero sait aussi y faire. Sa dernière pièce Kill Me achève un cycle autofictionnel dans un déluge d’excès plus ou moins bien sentis, selon votre degré d’humour.
Dans Maître obscur, le Japonais Kurō Tanino jette quelques quidams dans une télé-réalité de l’absurde, audioguidée par une instance anonyme. Un objet stimulant dans son opacité et sa forme, frustrant par son manque d’orientation.
Après Tumulus, François Chaignaud s’associe pour la seconde fois au compositeur Geoffroy Jourdain. Au plus près des interprètes, In absentia fait une mélodie de chaque son et de la troupe un corps unique.
Plongés dans l'obscurité, des performeur·euses chantent des poèmes d'amour en farsi et font les louanges du monde vivant. Pour révéler la charge subversive des Mille et une nuits, Sorour Darabi monte son premier opéra. Rencontre avec le chorégraphe iranien.
Après avoir bousculé les codes de l’opéra en 2023 avec Sun&Sea, la compositrice et plasticienne lituanienne Lina Lapelytė présente en création mondiale au Festival d'Automne The Speech, une performance sonore sur mesure pour la Rotonde de la Bourse de Commerce - Pinault Collection. Pas moins de 80 enfants envahissent l’espace pour s’adonner à des imitations fantasmatiques de bruits d’animaux. Have a good day!, la seconde pièce présentée en octobre au Théâtre du Rond-Point, est également composée à trois mains. Le collectif lituanien invite des caissières à chanter en chœur les joies et les peines de la grande distribution.
De 1940 à 1942, depuis le port de Marseille, artistes et intellectuels fuient le régime de Vichy par milliers. Partant de cette opération humanitaire, le metteur en scène sud-africain William Kentridge imagine un opéra-paquebot lancé sur des horizons décoloniaux.