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Scènes
Des beats qui égratignent, une danse qui expie. Pour leur première collaboration, la productrice congolaise Nkisi et le danseur sud-africain Tiran Wilemse électrisent l’espace et canalisent leurs émotions dans une forme ultra efficace. De quoi se nettoyer des angoisses du présent.
La nouvelle création de Cherish Menzo débute comme un horror show chirurgical, très cadré, pour mieux nous prendre au dépourvu. Dans FRANK, la chorégraphe néerlandaise s’empare de la figure du monstre, une fabrication de la blanchité visant à minoriser, repousser et criminaliser, pour la catapulter – littéralement – hors de sa cage.
La metteuse en scène Émilie Rousset rejoue à la suite neuf rencontres avec des juristes et des justiciables impliqués dans des affaires de droit de la famille. Une démonstration juste mais souvent austère, où la rigueur du droit et l’éthique documentaire cèdent peu de place au plaisir théâtral.
À l’Autre Scène de Vedène, Tiago Rodrigues projette La Distance entre un père et sa fille dans un futur interplanétaire. Un tour de manège théâtral qui prend par les sentiments.
Neta Oren et Pierre Laloge jonglent chacun à leur façon : Neta avec des balles, Pierre avec des mots. Dans une mise en scène intimiste, le rappeur narre les mouvements de la circassienne et les épreuves de la vie. Une pièce touchante malgré des inégalités dans le rythme.
Jeune orphelin et aïeul de la chorégraphe irlandaise Oona Doherty, Specky Clark erre en pleine fête des morts à Belfast. Dans un récit qui mêle voix off caverneuse, play-back goofy et chorégraphie hyperactive, Oona Doherty tente un virage narratif et autofictionnel.
Après la séance de BDSM végétal Deep cut, Bryan Campbell croise à nouveau désastre écologique et érotisme de la domination. Avec la même tendresse et le même humour, le metteur en scène s’inspire de Moby Dick, la grande épopée maritime d’Herman Melville, pour renverser la vapeur de la violence écocidaire.
Laetitia, rongée par l’urgence climatique et ses propres inhibitions, passe à l’acte et se jette dans la lutte. Hubert Colas adapte Partout le feu d’Hélène Laurain, récit frénétique d’une apprentie militante incarnée avec précision par Stéphanie Aflalo. Une avalanche de souvenirs acides dans une mise en scène multimédia au cordeau.
Dix heures, onze formes, cinq langues, un plateau immaculé et un relais vidéo. Il fallait au moins ça pour désenclaver Marguerite Duras du poids de son propre mythe. Sans révérence et à cœur ouvert, Julien Gosselin projette seize comédien·nes du Conservatoire de Paris dans un marathon scénique où s’actualisent une à une les passions violentes de sa littérature.