
Dans les années 1990, à Marseille, un groupe de gens fout le bordel dans le milieu de la poésie. L’un d’entre eux, Julien Blaine, nommé adjoint à la culture, fonde le centre international de poésie ; Christophe Tarkos et Nathalie Quintane, encore tout jeunes, bousculent les façons de faire et les frontières du genre. Cette génération-là est en passe de devenir académique. Trente ans plus tard, que reste-t-il de cet écosystème esthétique et politique ?

Un reportage extrait du Mouvement N°115
Considéré comme un vilain petit canard par les esthètes du livre, le polar n’en est pas moins l’objet du réputé « plus grand festival littéraire du monde ». À Gijón, en Espagne, la Semana Negra fait vivre le genre sur fond de fête foraine et d’antifascisme. Des romans policiers qui détestent la police : un scénario original imaginé par l’écrivain mexicain Paco Ignacio Taibo II.

Un entretien extrait du Mouvement N°113
Les grosses productions de science-fiction anesthésient-elles nos sens critiques ? Quand on a vu Mad Max ou Blade Runner, on s’accommode mieux de nos catastrophes climatiques et politiques, ici et maintenant. Pour la philosophe, il est urgent de reconquérir le genre à grands coups d’utopies. Parce que c’est là que se bricolent les révolutions.

Matthieu Duperrex n’a pas choisi entre l’art et la recherche. Croisant littérature, sciences humaines, arts visuels et numériques, ils mènent des enquêtes sur les milieux altérés par l’homme. Dans son dernier ouvrage, La Rivière et le Bulldozer, il propose une lecture de la modernité et de ses impasses par le prisme des sédiments et des minéraux.