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Littérature
Josep Rafanell i Orra pratique la psychologie depuis 35 ans, en tentant de fabriquer des dehors à l'institution. Un riche instinct : de toute façon, elle prend l’eau. Auteur d’un Petit traité de cosmoanarchisme, le thérapeute s’intéresse au soin, aux liens et aux communs. Il puise dans les expériences occidentales, de l’anarchisme catalan aux communautés paysannes. ZAD pour fous.
Viol conjugal, inceste, nécrophilie : la définition du mot « romantisme » prend un tournant inattendu dans l’imaginaire des adolescentes. Dernière-née d’une esthétique littéraire en décrochage, la Dark Romance fait des émules sur TikTok et bouleverse le secteur de l’édition. Un business aussi lucratif que problématique à l’assaut de la génération post-#MeToo.
C’est tous les ans au mois de novembre : à Saint-Germain-des-Prés, les amis de Pascal Bruckner attribuent le prix Goncourt entre le homard et le gibier ; dans le Maine, berceau historique de l’imprimerie française, les rotatives se mettent à cahoter. Remporter un prix littéraire peut sauver le bilan d’une année. Va y avoir de la gloire, ou du mouvement social. Il y a un an, Mouvement était sur les starting-blocks chez Floch et Brodard & Taupin, à guetter la fumée blanche du monde des livres.
En 1995, Mariana Enríquez avait 22 ans et publiait un premier roman sauvage – une histoire de drogues, d’amour et d’autodestruction dans le Buenos Aires nocturne et débridé des années post-dictature. Des motifs qui n’ont jamais quitté son œuvre, mais qu’elle déplace au gré de ses livres, à la frontière de l’hyperréalisme, de l’horreur et du mysticisme. Journaliste, rédactrice en chef culture au quotidien de gauche Pagina 12, passionnée de football, de fandoms, de cimetières, de Nick Cave et de luttes féministes, Mariana Enríquez est comme le passe-muraille : sa littérature semble dotée d’une clairvoyance qui déshabille tous les tabous et fait parler les non-dits des sociétés latino-américaines. Après Notre part de nuit en 2021, roman monstre qui suit un jeune médium en lutte contre des forces occultes dans l’Argentine de la seconde moitié du XXe siècle, les Éditions du sous-sol poursuivent la traduction française de son œuvre avec la parution des Dangers de fumer au lit. Un recueil de douze nouvelles traversées par des adolescentes maléfiques, des femmes hantées par la disgrâce, des familles cernées par la peur et des enfants revenus des limbes. Glaçant et génial.
En français, on a pris l’habitude d’appeler improprement dièze le symbole précédant les hashtags, ces trend-topics qui alimentent le débat médiatique. Mais on a aussi importé du nouchi, l’argot d’Abidjan, le mot djèze, qui se prononce pareil et qui veut dire affaire. À mi-chemin entre le bruit du monde et les mots des gens, cette nouvelle chronique trace sa route dans ce qui nous occupe.
Méditation guidée, performance sonore ou traduction olfactive, la littérature contemporaine aime rencontrer son public. Le Centre Wallonie Bruxelles de Paris dessine les contours d’une réponse à l’occasion de la quatrième édition de son rendez-vous Labo_Demo dédié aux jeunes plumes émergentes.
Dans les années 1990, à Marseille, un groupe de gens fout le bordel dans le milieu de la poésie. L’un d’entre eux, Julien Blaine, nommé adjoint à la culture, fonde le centre international de poésie ; Christophe Tarkos et Nathalie Quintane, encore tout jeunes, bousculent les façons de faire et les frontières du genre. Cette génération-là est en passe de devenir académique. Trente ans plus tard, que reste-t-il de cet écosystème esthétique et politique ?
Un reportage extrait du Mouvement N°115
Considéré comme un vilain petit canard par les esthètes du livre, le polar n’en est pas moins l’objet du réputé « plus grand festival littéraire du monde ». À Gijón, en Espagne, la Semana Negra fait vivre le genre sur fond de fête foraine et d’antifascisme. Des romans policiers qui détestent la police : un scénario original imaginé par l’écrivain mexicain Paco Ignacio Taibo II.