
En créole capverdien, NÔT signifie « nuit », un temps suspendu où tous les repères se brouillent, ouvrant grand la porte aux rêves. C’est dans cet interstice entre le crépuscule et l’aube que Shéhérazade joue sa vie. Pour échapper à la mort promise par le sultan Shahriar, la jeune femme relate chaque soir un conte dont elle interrompt la fin au matin. Dans Les Mille et Une Nuits, Marlene Monteiro Freitas voit l’imagination comme un exercice de survie. Elle adapte le chef-d’œuvre de la littérature arabe à l’espace chorégraphique, mettant en scène sept interprètes au milieu d’une scénographie pensée comme une vallée enchantée. Les contes d’amour, de guerre, de voyages ou d’animaux se superposent, transformant peu à peu la scène en un lieu où s’affrontent tous les contraires. Un duel entre le vivant et la mort, le temps d’une nuit qui contient toutes les autres. (Lena Hervé)
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