Un entretien extrait du N°120 de Mouvement
Vos films sont empreints d’une mystique rurale. Que gardez-vous de votre jeunesse à la campagne ?
J’ai grandi dans une maison isolée en Toscane, mais j’avais accès à ce qui se passait en ville par mes parents, des intellectuels très engagés. Ils ont été impliqués dans toutes les grandes luttes politiques de l’époque. Ma mère, enseignante, était très féministe. Mon père, violoniste puis apiculteur, se revendiquait du Mouvement de 1977 en Italie [épisode contestataire dit « autonome », en rejet de toutes les institutions, partis et syndicats inclus, ndlr], plutôt que de Mai 1968 en France. Beaucoup de gens nous rendaient visite, en ramenant des histoires qui me semblaient venir d’un univers lointain. Tout cela a infusé en moi. Ma personnalité et mon cinéma se sont bâtis sur deux choses : d’une part, un enracinement profond, un lien fort à la nature et à l’agriculture ; de l’autre, un regard d’étrangère sur mon propre environnement. Un double regard et un double sang, puisque je suis
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