Un entretien extrait du n°127 de Mouvement
En 2024, le Festival della Mente, un rendez-vous de philosophie en Ligurie, vous avait invité pour présenter votre livre sur le gaslighting, dont l’un des chapitres est dédié à Giorgia Meloni. Les organisateurs ont finalement annulé votre venue. Votre nouveau livre est-il une revanche ?
Je ne sais pas si l’on peut se venger avec un livre mais j’ai été très affectée par cette décision, à tel point que j’en faisais des cauchemars. Meloni me visitait dans mes rêves. Mais le plus grave dans cette histoire, c’est l’autocensure : il n’y a plus besoin de demander à l’opposition d’obéir, elle obéit par elle-même. Le festival m’a d’abord explicitement demandé de ne pas citer Giorgia Meloni, ce que j’ai feint d’accepter, à contrecœur. Trois jours avant mon arrivée, un article est paru dans le Corriere della Sera à mon sujet, me présentant comme une opposante française au gouvernement italien. Alors, le