« C’est juste “pour, pour ou pour”. » 20 décembre 2024 : on vote le budget de l’année à venir au Conseil régional des Pays de la Loire. En énonçant les modalités du scrutin, Christelle Morançais ose une boutade qui trahit sa jubilation – et un brin de sadisme. « Oups, pardon : c’est “pour, contre ou abstention” », corrige, facétieuse, la présidente de Région. L’élue Horizon, anciennement chez les Républicains, savoure et elle aurait tort de s’en priver. Sa campagne, menée dans les médias et sur le terrain à coups de chantage à la dette, d’éloge du secteur privé et de calomnies à l’égard de « l’élite culturelle », a porté ses fruits. Aujourd’hui, 64 élus contre 25 votent une coupe budgétaire sans précédent : cent millions d’euros, dont dix sur la commission « culture, sport et vie associative ». Du jamais vu au pays d’André Malraux. La Région retire la totalité de son soutien à la vie culturelle, si ce n’est celui qui lui incombe statutairement : l’investissement dans le bâtiment, le matériel, et ses obligations auprès d’une poignée d’&ea
À l’automne dernier, la région Pays de la Loire a rogné 73 % sur le budget de la culture 2025-2026. On s’en était ému·es, puis on avait intégré la nouvelle donne. Mouvement s’intéresse aux conséquences concrètes de ces coupes sans précédent : des artistes déménagent, des chargé·es de diffusion se reconvertissent, des agents publics écoulent leurs congés avant licenciement. Le paysage qui se dessine est à la fois trop bien connu et terrifiant : la culture est désormais pilotée par Pierre-Édouard Stérin, la droite Retailleau et un ancien de la Manif pour tous. Chronique amère de la Restauration.
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