Vous avez œuvré à populariser l’écoféminisme en France, notamment grâce à l’anthologie Reclaim en 2016. Ce courant rassemble des pensées plurielles , mais pourrait-on en poser une définition minimale ?
La façon la plus synthétique de répondre serait de dire que les pensées de l’écoféminisme s’intéressent aux liens entre destruction du monde et patriarcat. Celles-ci ont notamment mis à jour le fait que, dans l’histoire européenne, la manière dont les femmes ont été traitées et celle dont le monde vivant a été progressivement exploité s’est organisée autour d’une identification des femmes avec la « nature ». Mais de quoi parle-t-on, quand on dit que « les femmes sont plus proches de la nature que les hommes » ? Cette phrase, si on l’écoute vraiment, ne veut rien dire. En quoi le fait de porter un enfant serait-il plus naturel que de manger, naître, ou mourir ?
Dans De la génération, vous retournez la question. Vous ne vous demandez pas pourquoi les femmes ont historiquement été associées à la nature mais plutôt : pourquoi et comment les hommes ont réussi