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En Géorgie, l’apéro est devenu compliqué depuis que le pays est en crise. Alors que le gros rouge soutient le gouvernement, allié de Moscou, le vin nature manifeste avec l’opposition. Un découpage imposé dès le XIXe siècle, quand la Russie colonise le terroir géorgien pour produire une cuvée standardisée destinée à sa consommation. Le vin orange élevé en amphore est un produit secret et dissident : reportage de part et d’autre des élections, entre le coteau et le cortège.

Un reportage extrait du n°125 de Mouvement




Plus l’autoroute S5 s’enfonce vers l’est, plus la vigne colonise les coteaux. On traverse la Kakhétie, première région viticole de Géorgie. Le long de la route, rebaptisée Wine Road, des panneaux signalent les chais à visiter. Mais d’autres, aux couleurs criardes, leur font de l’ombre : ce sont les affiches électorales de Kotsebi – Rêve Géorgien –, le parti populiste au pouvoir. Fin octobre, à peine les vendanges terminées, la Géorgie s’apprête à voter dans un contexte explosif. Un virage au nord emmène vers Gourdjaani, l’une des AOP phares du pays, et le bourg de Kolagis. Nika Jeiranashvili y est viticulteur depuis cinq ans – « le seul à y faire du vin nature ! » Pour l’instant, son jus dort dans les qvevri, ces grandes amphores de schiste enfouies sous terre, typiques de la vinification géorgienne, et plébiscitées par les vignerons anti sulfites. Le quarantenaire, moustache à la Dalí et casquette sur calvitie, préfère parler vin que politique, mais la question est s

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