« J’étais à Belfast samedi dernier. Il y avait énormément de monde. Tous les camarades que j’ai croisés jurent qu’on n’avait pas vu ça depuis les marches de soutien aux grévistes de la faim de 1980 et 1981 : la densité de la foule, l’enthousiasme. Hélas, à cette époque-là, je ne pouvais pas y être. » En 1980, Tommy McKearney était en prison et en grève de la faim : la première, celle qui précéda la mort de Bobby Sands et de neuf autres prisonniers, transformant la lutte républicaine irlandaise en cause mondiale et l’IRA en force politique, bientôt électorale. À cette époque déjà, on parle de ségrégation, d’accaparement des terres, de solution à un ou deux États, de colonies illégales ;
on ne parle pas encore d’apartheid ou de violations du droit international. Tommy habite un gros village sur la frontière
nord-irlandaise dans un pavillon moderne avec parking et baie vitrée. Il range son drapeau palestinien, plié propre comme une chemise, sous des bouquins de philosophie politique : « Je connais peu de gens qui n’en ont pas un chez eux. » Aujourd’hui, à Belfa
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