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L’aéroport de Paris-Charles de Gaulle est peuplé de gens qui ne prennent jamais l’avion : des chauffeurs de taxi, des salarié·es en horaires décalés et des résident·es permanent·es. Pour les personnes sans abri, le stigmate y est un peu moins fort qu’en ville, la violence légèrement atténuée. Sara, Saïd, Nando y ont bricolé des communautés de fortune où l’entraide se combine à la méfiance. Une escale temporaire, pour quelques jours ou plusieurs années. Contre-visite de l’aéroport la nuit, avec les premiers concernés.


Un reportage extrait du n°126 de Mouvement


« En tant que femme, j’aime être ici parce qu’il y a des caméras partout. Je reste dans le champ nuit et jour. Si les gens qui regardent les écrans se moquent, ce n’est pas grave. » Kisha, 38 ans, travaillait dans l’administratif à Bruxelles il y a encore quelques années. Turban et long manteau d’hiver élimé, elle stationne aujourd’hui avec son caddie devant l’un des nombreux fast-foods de Paris-Charles de Gaulle. Bienvenue dans l’aéroport le plus hospitalier d’Europe : 70 millions de passagers s’y croisent chaque année. Avec ses 32,38 km², le complexe fait un tiers de Paris. On y trouve tous les attributs d’une cité : 27 enseignes, six McDonald’s, six lieux de culte, des transports, plusieurs parkings, des pharmacies, des commerces, un service de police, un hôpital. Et surtout, ce qui fait qu’une ville est une ville : des habitants. Environ 150 personnes vivent ici, dans les longs couloirs métalliques et vitrés des terminaux 1 et 2. Elles logent entre les canapés en cuir rouge des salles d’attente, ou sous les pistes, dans de

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