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La jeunesse russe a fui le pays après l’annonce de la mobilisation générale, le 21 septembre dernier. Presque toute la scène punk s’est rencardée à Belgrade : un séjour à l’essuie-glace, sans visa ni visibilité. Entre galères matérielles et expérimentations musicales, désir d’avenir et fausse nostalgie soviétique, 200 000 exilés traînent leurs guêtres dans la capitale serbe. Reportage au raki dans une zone encore libre.


Un entretien à retrouver dans le Mouvement n°118


« Parfois, je m’endors dans le bus de banlieue, et quand je me réveille, je vois le drapeau serbe par la fenêtre qui ressemble à un drapeau russe à l’envers. Pendant quelques secondes, je ne sais plus où je suis. On se le disait encore ce matin avec Katya : on est dans notre zone de confort ici. » C’est Daniel qui parle, 30 ans, cheveux jusqu’aux épaules et manteau jusqu’aux pieds. On est dans un café de hipsters qui fait des avocado toasts – Daniel ne mange pas de viande, et à Belgrade, c’est compliqué. La moitié des clients sont russes. À 17 heures, tout le monde passe à la rakija. On estime qu’un à deux millions de Russes ont quitté le pays depuis le début de la guerre en Ukraine. Les dissidents les plus célèbres font le récit de leurs spectaculaires évasions sur France Inter, protégés par l’Europe ; l’écrasante majorité se partage entre une poignée de pays qui n’exigent pas de visa, et qui entretiennent des rapports diplomatiques compli

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