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Le modèle agricole conventionnel a inventé les engrais chimiques et l’élevage en batterie, mais on lui doit aussi les antibiotiques : faune et flore, médicamentez-vous. Depuis quelques années, la médecine alternative regagne du terrain dans les campagnes de France. Mais les sourciers et les magnétiseurs se frottent au rationalisme médical. Enquête en immersion dans les troupeaux galeux, sur les talons des « entités invisibles ».

Un reportage extrait du n°126 de Mouvement



« On passe notre vie avec le troupeau. Les bêtes et nous, c’est la même chose. Quand l’une souffre, je le sens dans ma chair. » Dans le Massif du Jura, Léonie B. produit du lait en famille : avec son père, son mari, son oncle, les génisses et les laitières. Environ 200 animaux, une petite coopérative labellisée AOP Comté. Le modèle est productiviste : la technologie a fait irruption entre la main humaine et le pis des vaches bien avant sa naissance. Pour autant, la jeune agricultrice préfère se fier à son intuition. Comme l’année dernière, quand ses bêtes cessent de coopérer : leurs mamelles se nécrosent du jour au lendemain, elles frappent les stabules de leurs sabots et menacent de blesser les employés. Après plusieurs consultations infructueuses, le vétérinaire souffle à l’éleveuse de faire appel à un « géobiologue ». Autrefois appelés sourciers, ces magnétiseurs chercheurs d’eau se prétendent capables de purifier et d’assurer l’équilibre énergé

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