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Scènes
Des musiciens en camouflage, des aiguilles géantes, un Christ en croix, Marie se damnant de douleur : oui, Romeo Castellucci a encore frappé. Cette fois-ci dans une cathédrale helvétique et sur un livret baroque/atonal croisant les répertoires des compositeurs italiens Jean-Baptiste Pergolèse et Giacinto Scelsi. Et ce soir-là, la liturgie avait quelque chose à vous dire.
Les arts lyriques peuvent-ils porter la lutte ouvrière ? S’inspirant de faits réels déjà transposés à l’écran et à la scène, la metteuse en scène Pauline Bayle s’y essaye avec une grande maîtrise dans 7 minutes, réunion syndicale sur une réduction de temps pause. Seulement : représenter l’injustice suffit-il toujours ?
Le personnage de Pouchkine serait-il un archétype de la masculinité toxique ? Son piètre destin est magnifié par la mise en scène équilibrée de Julien Chavaz dans l’adaptation finement stylisée qu’il en donne à l’Opéra de Lorraine.
Tiré d’un épisode biblique sur le sacrifice d’un amour fraternel, l’opéra David et Jonathas mute en fresque vigoureuse sur les forces destructrices du pouvoir. C’est l’exploit, en toute décontraction, du metteur en scène Jean Bellorini et de l’auteur Wilfried N’Sondé à l’Opéra de Lille.
Les maîtres de la couleur le savent bien : pour réfléchir la lumière, rien ne vaut l’obscurité. En peintres du mouvement, le circassien Martin Palisse et le metteur en scène David Gauchard dirigent les 6 étudiant·es de la promo sortante du CNAC dans une pièce surgie du néant et résolument tournée vers l’espoir. Se laisser abattre ? Plutôt crever.
Un one-man-cirque ? Il y a de ça dans Ceramic Circus, création bricolo de Julian Vogel. Poursuivant ses réflexions sur les matières et la fragilité, le Suisse y détourne les règles et les codes de l’art sous chapiteau.
Plongés dans l'obscurité, des performeur·euses chantent des poèmes d'amour en farsi et font les louanges du monde vivant. Pour révéler la charge subversive des Mille et une nuits, Sorour Darabi monte son premier opéra. Rencontre avec le chorégraphe iranien.
De 1940 à 1942, depuis le port de Marseille, artistes et intellectuels fuient le régime de Vichy par milliers. Partant de cette opération humanitaire, le metteur en scène sud-africain William Kentridge imagine un opéra-paquebot lancé sur des horizons décoloniaux.
Qui som ?, demande Baro d’evel, comme une question ouverte sur soi et le monde. Le duo culte franco-catalan met en œuvre tous ses arts pour y répondre dans une fresque philo-politique où le rire joue le rôle de dénominateur commun.