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Scènes
Verser sa bile au théâtre et outrer son monde : quoi de plus fun ? Si l’Espagnole Angélica Liddell a le monopole sur ce créneau, l’Argentine Marina Otero sait aussi y faire. Sa dernière pièce Kill Me achève un cycle autofictionnel dans un déluge d’excès plus ou moins bien sentis, selon votre degré d’humour.
Dans Maître obscur, le Japonais Kurō Tanino jette quelques quidams dans une télé-réalité de l’absurde, audioguidée par une instance anonyme. Un objet stimulant dans son opacité et sa forme, frustrant par son manque d’orientation.
Léviathan tire son nom du monstre biblique, allégorie de la destruction divine. Dans la nouvelle création de Lorraine de Sagazan, le monstre, c’est l'institution judiciaire, supposée protectrice, qui s’avère une grande broyeuse. Une plongée théâtrale dans la réalité brutale d'une justice en crise.
Fabriquer une chaise, c’est trouver une forme à une fonction. Partant de ce simple postulat, le metteur en scène Antoine Defoort enchaîne les pirouettes technico-poétiques dans un seul en scène informel mais astucieux. Vous ne regarderez plus vos tartines de la même façon.
Six ex-détenues déballent leur vie en fanfare et en musique dans Los días afuera de l’Argentine Lola Arias. Des récits hors-normes emballés dans une forme scénique qui l’est bien moins, malgré sa grande honnêteté.
Snipeuse attitrée de la transidentité et de la diatribe à la première personne, Laurène Marx choisit de s’effacer dans Jag & Johnny. L’autrice a choisi Jessica Guilloud pour incarner un pan de sa vie et de ses luttes. Un retour dans son bled isérois et une plongée dans sa condition sociale, en compagnie de sa plus fidèle alliée : sa chienne.
Dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975, le corps de Pier Paolo Pasolini est retrouvé sans vie sur la plage d’Ostie, près de Rome. Quatre jeunes auteurs-interprètes, lauréats du prix Impatience 2023, rendent un hommage ambivalent au saint martyr et embrassent le théâtre comme un tiroir à double-fonds. Car ceci n’est pas une pièce, comme chacun sait.
Qui mieux que Don Quichotte pour voir les choses en grand ? Deuxième volet d’un cycle entamé au Festival d’Avignon, Gwenaël Morin fait valser la fiction et le réel dans une libre adaptation du roman de Cervantès. Et ce sont Jeanne Balibar et Marie-Noëlle qui mènent la danse.
Avignon, Redwane Rajel connaissait déjà : pas pour le off, où il présente actuellement À l’ombre du réverbère, récit à la première personne mis en scène par Enzo Verdet, mais pour son Centre pénitentiaire, où il fut détenu un temps. Homme aux mille vies, il raconte sa résilience par le théâtre.