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Scènes
Si elle se pratique nu comme un verre avec des Nike blanches aux pieds, la danse de Wallace Ferreira et Davi Pontes n’en est pas moins une pratique d’auto-défense. Dans le troisième et dernier opus de leur cycle Repertório, le duo continue de représenter les expériences des corps queer et racisés et perfectionne sa méthode : une mise en scène d’une simplicité pure, un mouvement ultra sharp d’une rigueur infaillible.
Du guignol, du trash et du rose partout : c’est comme ça que Satoko Ichihara saccage le capitalocène et le patriarcat. Avec Kitty, la metteuse en scène japonaise caricature nos sociétés marchandes dans un manga théâtral désabusé. Improbable mais rafraichissant.
Un studio photo, une odeur de basilic, une fausse conférence : il n’en faut pas plus à l’artiste brésilienne Gabriela Carneiro da Cunha pour appeler à l’insurrection contre le saccage des rivières de son pays. Fruit d’un engagement de plus de dix ans, Tapajós clôt un cycle d’une grande intelligence politique sur la mise en danger du vivant.
Dans son solo intitulé This is la mort, Zoe Lakhnati incarne des spectres de l’iconographie occidentale tels que les répertoriait l’historien de l’art Aby Warburg dans son Atlas mnémosyne (1929). Au programme : douleur, passion, extase et cette increvable ambiguïté de notre rapport aux images.
La chorégraphe viennoise est la popstar du spectacle vivant germanophone. Sa formule : cirque hardcore, scénos XXL et métaphores cash. Dans le public, on s’évanouit, on se relève et on y retourne. Partout où Florentina Holzinger passe, c’est Las Vegas – la profondeur est dans le maximalisme. Et qu’on ne lui parle plus de frontière entre art et divertissement. Mouvement a rencontré l'artiste dans sa ville natale, au printemps 2024.
Longtemps, les queers se sont réfugiés dans le show – pour manger comme pour se montrer. Le tandem suisse Igor Cardellini et Tomas Gonzalez leur rend justice dans un dark cabaret sur les enjeux de la visibilité minoritaire. Une orgie plastique et militante qui n’a jamais peur d’en faire trop.
Le Centre national de la danse entame sa période hors-les-murs à l'approche des travaux de rénovation de ses façades. Le temps de faire peau neuve, il s'associe avec le Palais de Tokyo pour proposer une programmation riche, laissant libre place aux émergences. Mouvement a fait sa sélection.
Avec le balai, on ne fait pas que le ménage : on devient sorcière. La Sri Lankaise Venuri Perera et la Philippine Eisa Jocson détournent l’ustensile domestique comme levier de résistance pour dénoncer l’exploitation ménagère.
Les Anglais ont le bell end, en France on a le connard. Avec humour et un certain talent de ventriloquie, Mathilde Invernon et Arianna Camilli tournent cette figure patriarcale ancestrale en bouffon carnavalesque dans une performance acerbe.