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Scènes
Déambulation chorégraphiée par Cedric Mizero, Umunyana s’interroge sur un souvenir qui le tiraille depuis l’enfance : comment une société peut-elle vénérer « la vache sacrée » mais d’un même geste en abattre des troupeaux ?
Comme chaque automne, le CWB accueille son opulent festival de performances. Soixante shows, de midi à minuit : de quoi analyser les grands démons de l’époque.
Au festival de performance de la Fundaçao de Serralves à Porto, Gui BB – fraichement débarquée de Montréal sur les scènes européennes – présente I have such a horrible voice, un conte horrifique sur la précarité et la laideur comme outil de subversion.
Après sa rencontre avec son double généré par IA dans dSimon, Simon Senn convie Amaranta Fontcuberta, spécialiste de l’évolution, à mettre en scène ses recherches sur la « fourmi argentée ». Le long d'un solo poétique et plein d’humilité, la scientifique confronte les grands chamboulements en cours dans notre rapport au vivant.
Il a remporté la version bulgare d’Un dîner presque parfait. Il s’est fait bannir de Grindr. Il a chanté dans les camps de réfugiés ukrainiens en Pologne. Il rémunère des spectateurs pour simuler des actes sexuels sur scène. Malgré ou grâce à ça, un célèbre festival viennois lui a commandé une pièce inédite pour célébrer le bicentenaire du compositeur Johann Strauss. C’est peut-être la réussite première du performeur bulgare Ivo Dimchev : malgré sa véhémence à prouver le contraire, il trouve encore des gens pour le prendre au sérieux. Entretien-punchline dans les bouchons de Sofia.
Prendre les spectateurs à partie en plein show ou les imiter le long d’une performance personnalisée ; les balader en fauteuil roulant, les yeux bandés ; leur soutirer un secret en privé puis le révéler en public. Pendant des années, les Flamands de Ontroerend Goed ont joyeusement malmené leur auditoire. Mais ça, c’était avant. Depuis le COVID, l’entité pilotée par Alexandre Devriendt a changé son fusil d’épaule : pourquoi diviser quand les gouvernements le font déjà si bien ? Désormais, les expériences participatives du collectif visent plutôt à nous connecter – et tous les moyens sont bons. Summit nous convie à l’écriture d’une nouvelle constitution pour les arts. Thanks for being here scanne les gradins à la caméra et nous met face à ce qui constitue une communauté de spectateurs. Handle with care va plus loin et confie les clefs du spectacle au public : une scène, quelques instructions sur des bristols et à vous de jouer. Directeur artistique de la troupe, Alexandre Devriendt revient sur ce qui, en vingt ans, a transformé une bande de potes dont les performances trash agitaient Gand en une compagnie dont les aventures interactives font le tour de la planète.
Des beats qui égratignent, une danse qui expie. Pour leur première collaboration, la productrice congolaise Nkisi et le danseur sud-africain Tiran Wilemse électrisent l’espace et canalisent leurs émotions dans une forme ultra efficace. De quoi se nettoyer des angoisses du présent.
La nouvelle création de Cherish Menzo débute comme un horror show chirurgical, très cadré, pour mieux nous prendre au dépourvu. Dans FRANK, la chorégraphe néerlandaise s’empare de la figure du monstre, une fabrication de la blanchité visant à minoriser, repousser et criminaliser, avant de la catapulter – littéralement – hors de sa cage.
Après la séance de BDSM végétal Deep cut, Bryan Campbell croise à nouveau désastre écologique et érotisme de la domination. Avec la même tendresse et le même humour, le metteur en scène s’inspire de Moby Dick, la grande épopée maritime d’Herman Melville, pour renverser la vapeur de la violence écocidaire.