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Scènes
Trois temps : un court, un long et un court. Le rythme de la sarabande est reconnaissable entre mille. En partant de cette danse qui a marqué le baroque européen, Laura Simi et Erika Zueneli retracent l’histoire contemporaine de la discipline. Les deux chorégraphes italiennes en tirent une fresque décalée sur leur rapport au corps et à l’époque.
La chorégraphe Sharon Eyal est l’invitée de SYMBIOSIS — nouveau temps fort performatif du Palais de Tokyo. Après avoir ouvert les répétitions au public en janvier dernier, l’artiste et sa compagnie déploieront une chorégraphie inédite dans la Grande Rotonde du 12 au 22 juin, accompagnée d’une programmation musicale. Tout cela avant un autre rendez-vous dansé prévu en novembre : la nouvelle mouture de la pièce hypnotique Into the Hairy.
En 2015, La Comédie de Clermont lançait un projet au long cours avec une vingtaine de danseur·euses amateur·ices de plus de soixante ans. Dix ans après, le groupe qui, non sans humour, s’est baptisé « Lifting », a presque tout d’une compagnie. Thomas Lebrun leur taille un spectacle sur mesure avec Lifting d’amour, moment de danse aussi généreux que poétique où l’on célèbre le plaisir de danser à tout âge.
La métamorphose des plaques tectoniques s’observe-t-elle ? La chorégraphe Louise Vanneste y croit et modifie jusqu’à l’espace-temps de la scène pour rendre visible le mouvement des sols. Une forme certes classique pour un quintet à très grande échelle.
Le groupe est-il un safe space ? Pas pour Marcos Morau. Avec Folkå, pièce de 2021 conçue pour le Netherlands Dans Theater, le chorégraphe espagnol livre une vision plus que pessimiste des liens sociaux. Derrière le shoot visuel, une vénéneuse amertume.
Idéal de bonté et de bienveillance dans l’Islam, Ihsane est aussi le prénom d’Ihsane Jarfi, jeune belge d’origine marocaine brutalement assassiné en 2012 à cause de son homosexualité. Des signes contraires dont Sidi Larbi Cherkaoui se saisit pour aborder la complexité de son identité à la fois flamande, queer et arabe, cherchant ses racines marocaines entre pays fantasmé et mémoire contrariée. Un ballet comme une suite de tableaux où l’imaginaire comble les trous de l’histoire intime.
Les plus belles relations sont à portée de main, à condition d’aborder son·a voisin·e. C’est ce que prône la chorégraphe Mellina Boubetra dans sa première création Intro. Cinq interprètes y mêlent hip-hop et contemporain à la recherche d’une langue commune.
La nature bouge, mais comment ? Sans l’imiter, Christos Papadopoulos, chorégraphe grec en vue, en saisit le rythme et les ondulations dans une pièce subtilement anxiogène.
Des communautés qui se forment en pleines montagnes autour du mouvement libre dans les années 1920 en Allemagne ou en Suisse – on appelait cela la « Réforme de la vie ». Des hippies, des hommes d’affaires, des danseurs amateurs ou pro, se livrant à des rituels dansés ou performés dans la pampa californienne à la fin des années 1960 – les Ten myths d’Anna Halprin. Des danseuses qui se produisent à l’usine pour des ouvriers en grève dans les années 1930 aux États-Unis. Tout cela a bien eu lieu, mais il y a longtemps. La chercheuse Annie Suquet a fouillé dans les archives des arts chorégraphiques pour recomposer ces moments de friction entre danse de création et société, qui peuvent sembler inouïs aux dociles spectateurs du XXIème que nous sommes. Les 6 et 13 avril au Palais de Tokyo, deux conférences les restituent en image et en paroles dans le cadre du temps fort plan D. Histoire, qui sait, d’inspirer à certains de nouveaux foyers d’expérimentations populaires ?