
Au Ballet de l’Opéra du Rhin, Martin Chaix fait un sort aux tutus dans un Giselle qu’il a voulu féministe, où des vampiresses queer cassent du mâle toxique. Jouissive quoique simpliste, cette réécriture a le mérite de revisiter au présent la grammaire de la danse classique.

Sursauts, fous rires, frissons et grosses frayeurs : on fréquente les fêtes foraines pour les émotions fortes. Les attractions sont tenues de fonctionner, c’est-à-dire de nous faire vivre exactement ce qu’on attend d’elles. Mais quand ces dernières sont des œuvres d’art, il se passe parfois tout autre chose. Et c’est justement parce qu’on ne réussit pas à les activer qu’elles touchent dans le mille. Coincé dans Arcade sentimentale (1. You) de Tsirihaka Harrivel, récit tragi-comique d’un échec réussi.

Avec Les Enfants terribles de Jean Cocteau en toile de fond, Phia Ménard pose une relation frère/sœur toxique et juvénile dans le contexte très actuel d’un établissement pour personnes âgées. Malgré la promesse apparente d’un tableau social ancré dans notre présent, cette abondante création peine à faire co-exister intrigue épique et partition hypnotique.

La fildefériste Marie Molliens avait prévenu : sa mise en scène de sortie du CNAC (Centre National des Arts du Cirque) marquerait un retour aux codes du cirque traditionnel. Avec une clique de Pierrot lunaires coincés dans un dilemme mussolinien entre art festif et réflexion poétique, BALESTRA tient de toute évidence ses promesses.