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Scènes
Après la séance de BDSM végétal Deep cut, Bryan Campbell croise à nouveau désastre écologique et érotisme de la domination. Avec la même tendresse et le même humour, le metteur en scène s’inspire de Moby Dick, la grande épopée maritime d’Herman Melville, pour renverser la vapeur de la violence écocidaire.
Des kilomètres de tissus qui s’agitent sur de l’électro : le monumental, Miet Warlop sait faire. Avec Inhale Delirium Exhale, la plasticienne et metteuse en scène belge continue d’en mettre plein la vue, au risque de perdre son public.
Arts
Que peut-on communiquer lorsqu’on ne maîtrise pas le même système de signes ? C’est la question que pose la fiction vidéo de Laura Sellies dans laquelle la chanteuse suédoise Isabel Sörling et la comédienne sourde Carine Morel, inventent un langage d’un nouveau genre.
Si elle se pratique nu comme un verre avec des Nike blanches aux pieds, la danse de Wallace Ferreira et Davi Pontes n’en est pas moins une pratique d’auto-défense. Dans le troisième et dernier opus de leur cycle Repertório, le duo continue de représenter les expériences des corps queer et racisés et perfectionne sa méthode : une mise en scène d’une simplicité pure, un mouvement ultra sharp d’une rigueur infaillible.
Du guignol, du trash et du rose partout : c’est comme ça que Satoko Ichihara saccage le capitalocène et le patriarcat. Avec Kitty, la metteuse en scène japonaise caricature nos sociétés marchandes dans un manga théâtral désabusé. Improbable mais rafraichissant.
Un studio photo, une odeur de basilic, une fausse conférence : il n’en faut pas plus à l’artiste brésilienne Gabriela Carneiro da Cunha pour appeler à l’insurrection contre le saccage des rivières de son pays. Fruit d’un engagement de plus de dix ans, Tapajós clôt un cycle d’une grande intelligence politique sur la mise en danger du vivant.
Dans son solo intitulé This is la mort, Zoe Lakhnati incarne des spectres de l’iconographie occidentale tels que les répertoriait l’historien de l’art Aby Warburg dans son Atlas mnémosyne (1929). Au programme : douleur, passion, extase et cette increvable ambiguïté de notre rapport aux images.
La chorégraphe viennoise est la popstar du spectacle vivant germanophone. Sa formule : cirque hardcore, scénos XXL et métaphores cash. Dans le public, on s’évanouit, on se relève et on y retourne. Partout où Florentina Holzinger passe, c’est Las Vegas – la profondeur est dans le maximalisme. Et qu’on ne lui parle plus de frontière entre art et divertissement. Mouvement a rencontré l'artiste dans sa ville natale, au printemps 2024.
Longtemps, les queers se sont réfugiés dans le show – pour manger comme pour se montrer. Le tandem suisse Igor Cardellini et Tomas Gonzalez leur rend justice dans un dark cabaret sur les enjeux de la visibilité minoritaire. Une orgie plastique et militante qui n’a jamais peur d’en faire trop.