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Scènes
Laetitia, rongée par l’urgence climatique et ses propres inhibitions, passe à l’acte et se jette dans la lutte. Hubert Colas adapte Partout le feu d’Hélène Laurain, récit frénétique d’une apprentie militante incarnée avec précision par Stéphanie Aflalo. Une avalanche de souvenirs acides dans une mise en scène multimédia au cordeau.
Dix heures, onze formes, cinq langues, un plateau immaculé et un relais vidéo. Il fallait au moins ça pour désenclaver Marguerite Duras du poids de son propre mythe. Sans révérence et à cœur ouvert, Julien Gosselin projette seize comédien·nes du Conservatoire de Paris dans un marathon scénique où s’actualisent une à une les passions violentes de sa littérature.
C’est au Liban qu’elles ont vu la mer pour la première fois et qu’on leur a arraché leur humanité. Les trois interprètes de When I saw the sea, la dernière création d’Ali Chahrour, sont des rescapées de la Kafala, ce système d’esclavage moderne institutionnalisé au Moyen-Orient. Le chorégraphe libanais fait de la scène un espace concret de reconstruction des corps et de libération de la parole.
Trois temps : un court, un long et un court. Le rythme de la sarabande est reconnaissable entre mille. En partant de cette danse qui a marqué le baroque européen, Laura Simi et Erika Zueneli retracent l’histoire contemporaine de la discipline. Les deux chorégraphes italiennes en tirent une fresque décalée sur leur rapport au corps et à l’époque.
G7 ou Jet set ? Christophe Marthaler réunit des puissants, anonymes et burlesques, lors d’un Sommet où rien ne va. Dans une ambiance de chalet alpin, les lois de l’absurde chères au metteur en scène suisse-allemand mettent à nu la vacuité et l’isolement des « grands de ce monde ».
La chorégraphe Sharon Eyal est l’invitée de SYMBIOSIS — nouveau temps fort performatif du Palais de Tokyo. Après avoir ouvert les répétitions au public en janvier dernier, l’artiste et sa compagnie déploieront une chorégraphie inédite dans la Grande Rotonde du 12 au 22 juin, accompagnée d’une programmation musicale. Tout cela avant un autre rendez-vous dansé prévu en novembre : la nouvelle mouture de la pièce hypnotique Into the Hairy.
Dernière sensation en date sur la scène européenne, Carolina Bianchi étrille la domination masculine dans le second volet de sa trilogie consacrée aux représentations de la violence. Une conférence performée XXL, drôle et très cadrée, dans laquelle la dramaturge affirme son art théâtral : maltraiter la scène pour l’aimer plus encore.
En 2015, La Comédie de Clermont lançait un projet au long cours avec une vingtaine de danseur·euses amateur·ices de plus de soixante ans. Dix ans après, le groupe qui, non sans humour, s’est baptisé « Lifting », a presque tout d’une compagnie. Thomas Lebrun leur taille un spectacle sur mesure avec Lifting d’amour, moment de danse aussi généreux que poétique où l’on célèbre le plaisir de danser à tout âge.
La métamorphose des plaques tectoniques s’observe-t-elle ? La chorégraphe Louise Vanneste y croit et modifie jusqu’à l’espace-temps de la scène pour rendre visible le mouvement des sols. Une forme certes classique pour un quintet à très grande échelle.