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Scènes
Dans un univers aseptisé, sept individus se heurtent aux mécanismes qui broient langue et idée. Un air de science-fiction plane-t-il sur le bien nommé Monde nouveau, allégorie millimétrée signée Nathalie Garraud et Olivier Saccomano, ou est-ce déjà notre présent ?
À quoi reconnait-on le poète ? Aux rapprochements inédits qu’il opère, à sa parole cosmique, décollée de tout thème. Alberto Cortès en est. Dans un solo possédé, l’Espagnol transforme son expérience de « pédale andalouse » en un panache d’apparitions romantiques ou modernes, mues par une violence cryptique.
Se balader dans un recueil de nouvelles ? Le Belge Armel Roussel nous y invite avec Soleil, parcours de saynètes intimistes inspirées des nouvelles de l’Américain Raymond Carver, en déambulation dans un théâtre. Une expérience sensible qui happe par la force de son dispositif.
Dans un face-à-face sensible, le dramaturge Mohamed El Khatib et le chorégraphe Israel Galván reviennent sur leur enfance et leur relation conflictuelle au père.
Pas de scéno, pas d’écran, mais toujours des mises en abyme : le ponte du théâtre contemporain Milo Rau s’est prêté à l’exercice de la pièce itinérante du Festival d’Avignon sans perdre de vue ses marottes « méta ». Résultat : un duo de rue volubile qui passe de La Mouette à Jeanne d’Arc et n’a rien à envier aux grandes scènes.
La metteuse en scène Émilie Rousset rejoue à la suite neuf rencontres avec des juristes et des justiciables impliqués dans des affaires de droit de la famille. Une démonstration juste mais souvent austère, où la rigueur du droit et l’éthique documentaire cèdent peu de place au plaisir théâtral.
Neta Oren et Pierre Laloge jonglent chacun à leur façon : Neta avec des balles, Pierre avec des mots. Dans une mise en scène intimiste, le rappeur narre les mouvements de la circassienne et les épreuves de la vie. Une pièce touchante malgré des inégalités dans le rythme.
Laetitia, rongée par l’urgence climatique et ses propres inhibitions, passe à l’acte et se jette dans la lutte. Hubert Colas adapte Partout le feu d’Hélène Laurain, récit frénétique d’une apprentie militante incarnée avec précision par Stéphanie Aflalo. Une avalanche de souvenirs acides dans une mise en scène multimédia au cordeau.
Dix heures, onze formes, cinq langues, un plateau immaculé et un relais vidéo. Il fallait au moins ça pour désenclaver Marguerite Duras du poids de son propre mythe. Sans révérence et à cœur ouvert, Julien Gosselin projette seize comédien·nes du Conservatoire de Paris dans un marathon scénique où s’actualisent une à une les passions violentes de sa littérature.