
Alors que les « études décoloniales » commencent à percer en France (non sans oppositions), Calixto Neto reprend le solo de Luiz de Abreu O Samba do Crioulo Doido, vingt ans après sa création. Une revue aussi efficace que brutale des clichés qui continuent de coller à la peau des corps noirs, admirés pour leurs performances physiques et sexuelles ou ravalés à la sauvagerie.

Au T2G, Jonathan Capdevielle remet en scène son tube Saga (créé en 2015), hallucination autobiographique nourrie de ses souvenirs de jeunesse occitane. Rencontre avec celui qu’on appelait « Jojo », et deviendra l’interprète-phare de Gisèle Vienne.

Dans la tradition afro-brésilienne les « encantados » sont ces êtres dont la présence rend sacrés les milieux naturels. Pour sa dernière création, la chorégraphe Lia Rodrigues et onze danseurs de sa troupe de Maré, une favela de Rio de Janeiro, se glissent dans la peau de ces entités mystiques, joueuses et joyeuses, grâce au pouvoir quasi magique de la musique.

Sous couvert de jeu pour grands enfants, la nouvelle « pièce distinguée » de la chorégraphe espagnole La Ribot mobilise toute la capacité critique de la danse contemporaine. Aux corps ingouvernables, l’avenir reconnaissant.

Dans Hartqāt, le couple de metteurs en scène Lina Majdalanie et Rabih Mroué sondent l’histoire traumatique de leur pays, le Liban, à travers les textes de trois auteurs d’âges, de styles et de parcours variés. Dans des styles distincts, chacun s’élance d’un empêchement à dire, principe souterrain de la pièce.

Hennissement mis à part, l’entité informelle menée haut les sabots par Lou Chrétien-Février ne recule devant aucun saut d’obstacle pour relancer les machines du désir. Par une écriture de plateau qui n’en rate pas une, Le Cheval de la vie insuffle un peu de panache dans l’asphyxie ambiante.