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Scènes
À quoi reconnait-on le poète ? Aux rapprochements inédits qu’il opère, à sa parole cosmique, décollée de tout thème. Alberto Cortès en est. Dans un solo possédé, l’Espagnol transforme son expérience de « pédale andalouse » en un panache d’apparitions romantiques ou modernes, mues par une violence cryptique.
Se balader dans un recueil de nouvelles ? Le Belge Armel Roussel nous y invite avec Soleil, parcours de saynètes intimistes inspirées des nouvelles de l’Américain Raymond Carver, en déambulation dans un théâtre. Une expérience sensible qui happe par la force de son dispositif.
Dans un face-à-face sensible, le dramaturge Mohamed El Khatib et le chorégraphe Israel Galván reviennent sur leur enfance et leur relation conflictuelle au père.
Pas de scéno, pas d’écran, mais toujours des mises en abyme : le ponte du théâtre contemporain Milo Rau s’est prêté à l’exercice de la pièce itinérante du Festival d’Avignon sans perdre de vue ses marottes « méta ». Résultat : un duo de rue volubile qui passe de La Mouette à Jeanne d’Arc et n’a rien à envier aux grandes scènes.
Des beats qui égratignent, une danse qui expie. Pour leur première collaboration, la productrice congolaise Nkisi et le danseur sud-africain Tiran Wilemse électrisent l’espace et canalisent leurs émotions dans une forme ultra efficace. De quoi se nettoyer des angoisses du présent.
La nouvelle création de Cherish Menzo débute comme un horror show chirurgical, très cadré, pour mieux nous prendre au dépourvu. Dans FRANK, la chorégraphe néerlandaise s’empare de la figure du monstre, une fabrication de la blanchité visant à minoriser, repousser et criminaliser, pour la catapulter – littéralement – hors de sa cage.
La metteuse en scène Émilie Rousset rejoue à la suite neuf rencontres avec des juristes et des justiciables impliqués dans des affaires de droit de la famille. Une démonstration juste mais souvent austère, où la rigueur du droit et l’éthique documentaire cèdent peu de place au plaisir théâtral.
Neta Oren et Pierre Laloge jonglent chacun à leur façon : Neta avec des balles, Pierre avec des mots. Dans une mise en scène intimiste, le rappeur narre les mouvements de la circassienne et les épreuves de la vie. Une pièce touchante malgré des inégalités dans le rythme.
Après la séance de BDSM végétal Deep cut, Bryan Campbell croise à nouveau désastre écologique et érotisme de la domination. Avec la même tendresse et le même humour, le metteur en scène s’inspire de Moby Dick, la grande épopée maritime d’Herman Melville, pour renverser la vapeur de la violence écocidaire.