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Scènes
À quoi reconnait-on le poète ? Aux rapprochements inédits qu’il opère, à sa parole cosmique, décollée de tout thème. Alberto Cortès en est. Dans un solo possédé, l’Espagnol transforme son expérience de « pédale andalouse » en un panache d’apparitions romantiques ou modernes, mues par une violence cryptique.
Se balader dans un recueil de nouvelles ? Le Belge Armel Roussel nous y invite avec Soleil, parcours de saynètes intimistes inspirées des nouvelles de l’Américain Raymond Carver, en déambulation dans un théâtre. Une expérience sensible qui happe par la force de son dispositif.
Dans un face-à-face sensible, le dramaturge Mohamed El Khatib et le chorégraphe Israel Galván reviennent sur leur enfance et leur relation conflictuelle au père.
Pas de scéno, pas d’écran, mais toujours des mises en abyme : le ponte du théâtre contemporain Milo Rau s’est prêté à l’exercice de la pièce itinérante du Festival d’Avignon sans perdre de vue ses marottes « méta ». Résultat : un duo de rue volubile qui passe de La Mouette à Jeanne d’Arc et n’a rien à envier aux grandes scènes.
La metteuse en scène Émilie Rousset rejoue à la suite neuf rencontres avec des juristes et des justiciables impliqués dans des affaires de droit de la famille. Une démonstration juste mais souvent austère, où la rigueur du droit et l’éthique documentaire cèdent peu de place au plaisir théâtral.
Laetitia, rongée par l’urgence climatique et ses propres inhibitions, passe à l’acte et se jette dans la lutte. Hubert Colas adapte Partout le feu d’Hélène Laurain, récit frénétique d’une apprentie militante incarnée avec précision par Stéphanie Aflalo. Une avalanche de souvenirs acides dans une mise en scène multimédia au cordeau.
Dix heures, onze formes, cinq langues, un plateau immaculé et un relais vidéo. Il fallait au moins ça pour désenclaver Marguerite Duras du poids de son propre mythe. Sans révérence et à cœur ouvert, Julien Gosselin projette seize comédien·nes du Conservatoire de Paris dans un marathon scénique où s’actualisent une à une les passions violentes de sa littérature.
C’est au Liban qu’elles ont vu la mer pour la première fois et qu’on leur a arraché leur humanité. Les trois interprètes de When I saw the sea, la dernière création d’Ali Chahrour, sont des rescapées de la Kafala, ce système d’esclavage moderne institutionnalisé au Moyen-Orient. Le chorégraphe libanais fait de la scène un espace concret de reconstruction des corps et de libération de la parole.
G7 ou Jet set ? Christophe Marthaler réunit des puissants, anonymes et burlesques, lors d’un Sommet où rien ne va. Dans une ambiance de chalet alpin, les lois de l’absurde chères au metteur en scène suisse-allemand mettent à nu la vacuité et l’isolement des « grands de ce monde ».